Je voulais enchaîner, après le noir-désespoir, sur le blanc rayonnant et puis, croulant sous le travail (pour changer…), mon esprit, comment dire…« s´ha quedat en blanc » ! (expression catalane que je n´arrive pas à traduire exactement). Donc je vais parler de quelques expressions autour du blanc (mais il y en a que j´ai déjà expliqué dans cet article-ci sur l´hiver) mais surtout j´appelle à contribution pour que des âmes généreuses dégotent l´expression la plus proche en français de ce « quedar-se en blanc » : rester…bouche-bée ?
En attendant, pour le blanc nous avons plusieurs notions :
– la pureté : « être blanc comme neige » (=ne rien avoir à se reprocher) / « la blanche colombe » (que la bave du crapaud n´atteint pas, j´en avais déjà parlé ici – pardon, je m´auto-cite beaucoup ce matin !). Mais c´est aussi le blanc symbole de paix (dresser un drapeau blanc), par opposition au rouge de la guerre.
– l´identité :« montrer patte blanche » (= prouver son identité. Dans le conte des « Sept chevreaux » pour être bien sûr qu´il s´agisse de la maman chèvre et non pas du terrible loup). L´expression vient de la fable de La Fontaine. Mais aussi l´identité ou plus exactement l´identification d´une arme dans « arme blanche » (c´est-à-dire qui n´est pas une arme à feu).
– la pâleur quand on n´est pas très en forme ou qu´on a eu peur : « être blanc comme un cachet d´aspirine » / « être blanc comme un linge ». « Oh tu as mauvaise mine mon pauvre, tu es blanc comme un cachet d´aspirine ! Tu en veux un d´ailleurs (de cachet), tu as mal à la tête ? »
– la franchise : « dire les choses de but en blanc » : « Ah bah il n´y va pas par quatre chemins lui ! Il clame haut et fort ce qu´il pense et dit les choses de but en blanc ! ». Voilà le contraire de l´hypocrisie, peut-être parfois d´une forme de diplomatie, mais au moins les choses sont claires !
– le manque ou l´absence : « être face à la page blanche » (=page sans texte, en quête d´inspiration), « passer une nuit blanche » (=sans dormir), « un chèque en blanc » (=sans montant ni provision), « une voix blanche » (=sans expression) / « donner carte blanche » (=ne pas donner de consignes précises, laisser toute liberté à l´autre), « un mariage blanc » (faux, seulement pour les papiers), « il y a eu un blanc dans la conversation » (=un silence) ou encore « J´ai un blanc » (un trou de mémoire, un « bug » mental. Le plus proche de « m´he quedat en blanc » peut-être ?).
– le bonheur : « manger son pain blanc » = être dans une période heureuse. Ah oui parce qu´à une époque manger du pain blanc, et non pas du pain noir, c´était signe de richesse et d´opulence et donc de plaisir !
J´arrête là pour aujourd´hui car j´ai du pain (pas forcément blanc d´ailleurs) sur la planche (cf cet autre article ah ah !) mais je suis quand-même contente d´être passée du noir de la déprime au blanc du bonheur ! Belle journée 😉