Archives de Tag: proverbes

Noël au balcon, Pâques au tison

Noël au balcon.jpg L’expression signifie simplement que si le temps est trop doux à Noël, il y a de fortes chances pour que l’on ait froid à Pâques et qu’on le passe près d’un feu de cheminée…

Le tison désigne le morceau de bois ou de bûche dans un feu de cheminée qui n’a pas encore été brûlé.TISONS De nombreux proverbes et dictons liés à Noël prédisent la météo et parfois les conséquences sur l’agriculture ou les récoltes – ce qui régissait la vie paysanne d’autrefois en somme : « Verte fête de Noël, blanche fête de Pâques » (Haut-Rhin), « Noël herbeux, Pâques teigneux » (Franche-Comté), « Quand Noël par la lune est éclairé, beaucoup de paille et peu de blé », « À Noël froid dur, annonce les épis les plus sûrs ». Et puis il y a cette inquiétante mise en garde :  « Quand on voit un hiver avant Noël, on est sûr d’en avoir deux ». Inquiétante car cela fait déjà deux mois que j´ai froid moi et je n’ai jamais commandé un double-hiver…!

Pour se consoler, rien de tel que la logique bretonne avec ce dicton époustouflant : « À force de chanter Noël, arrive la Nativité »…(simplifié parfois par un « À force de chanter Noël, il arrive! »). Et quand on ne l’a même pas chanté mais qu’il faut bien admettre qu’il est là malgré tout – avec son avalanche de messages et de cartes animées pour l’occasion, on peut aussi lire Gelück et y trouver un savoureux jeu de mots du Chat :

Noël-le-chat.jpg

(« j’ai les boules » = dans le registre familier, se dit quand on se sent mal ou qu’on est dégoûté par rapport à quelque chose…ici, le « stress » engendré par tous les préparatifs de Noël, les cadeaux, la consommation, les repas interminables…).

Enfin…Quelque soit les cieux et nuages au-dessus de vos têtes et vos croyances profondes, Joyeux Noël et Bonne Année à tous, avec pour résolution toujours plus d’expressions et de proverbes dans notre hotte francophile !

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Expressions de saison : le printemps (1)

Deux-trois petites expressions de saison. Nous sommes passés au printemps, nous avons changé d´heure (et d´ailleurs avez-vous remarqué que l´on s´acharne à parler d´heure d´été et d´heure d´hiver quand bien même on nous fait changer les aiguilles de nos montres au printemps et à l´automne ?) et même si les vaches sont un peu déstabilisées, on est assez content de profiter de cette lumière du soir…

Cependant, les proverbes nous mettent en garde contre certaines illusions et fausses croyances :

dessin-Son´en´bulle

dessin-Son´en´bulle

« En avril ne te découvre pas d´un fil » = c´est le printemps certes mais il ne fait pas encore chaud pour autant. À se découvrir trop rapidement, on peut encore facilement attraper un rhume…Donc gardez une petite laine sur vous ! (dans les Pyrénées le thermomètre annonce 4 degrés le matin, donc cela ne nous vient pas encore à l´idée de sortir en T-shirt et tongues…)

 

« L´hirondelle ne fait pas le printemps » = on ne peut pas tirer une conclusion générale à partir d´un seul cas ou exemple. Les hirondelles, après avoir migré en Afrique durant l´hiver, reviennent en général vers mars-avril dans nos contrées mais en voir une ne signifie pas pour autant que le printemps est déjà là. Cette expression existe dans de nombreux pays mais au lieu de parler du printemps, beaucoup s´en réfèrent à l´été (un peu retardataires les hirondelles…).

les-hirondelles-ne-font-pas-le-printemps-editions-kaleidoscope

les-hirondelles-ne-font-pas-le-printemps-editions-kaleidoscope

Dernière expression pour aujourd´hui liée au printemps, c´est l´utilisation de ce mot pour parler des années que notre âge additionne : « mon grand- père a fêté ces 90 printemps le mois dernier ». Et oui…même si vous êtes nés en plein hiver, à l´aube de l´automne ou sous le soleil zénithal de l´été, on parlera de vos xxx printemps. Une façon positive de voir le temps qui passe et plus poétique que de parler de nos « 36 balais » par exemple…

exemple-50-balais-par-Sounie-ma-planete-deco

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Expression bonus :

*Pour en savoir plus sur l´origine de l´expression « avoir xxx balais » pour parler de l´âge, rendez-vous ici pour lire quelques hypothèses inspirées mais j´ai également lu quelque part que cela venait d´une tradition auvergnate consistant à accrocher autant de balais que le nombre d´années des jeunes époux derrière la voiture du cortège nuptial (à rapprocher donc de la version sur « les voitures balais »). Beaucoup de balais ou pas, joyeux printemps !

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Expressions de saison : l´hiver

complètement givrées-pièce de théâtre

complètement givrées-pièce de théâtre

Je voulais commencer à l´automne et j´ai laissé passer l´automne…Au coeur de l´hiver et la neige ne cessant de tomber, je ne pourrai cette fois pas ignorer cette saison et sortirai de ma hotte quelques expressions hivernales. La première qui me vient à l´esprit, c´est : « être givré ». Avez-vous une idée de ce que ça veut dire ? Bon, le premier sens, vous le connaissez sans-doute, le givre étant cette très fine couche de glace qui se forme à cause de la condensation du brouillard. L´équivalent de « gelée ». Mais si par hasard vous entendez : « Il est complètement givré ce type ! », selon toute probabilité on ne parlera pas d´un pauvre homme s´étant oublié dans la neige et tout recouvert de glace…Non, non. « Être givré », dans le langage populaire, c´est être un peu fou, voire complètement dingue. Les filles de l´affiche à gauche, là, sont complètement givrées, « foldingues », c´est le genre de comédie théâtrale qui plait…

En outre, je soupçonne la neige et le froid de m´avoir paralysée quelques neurones car à bien y réfléchir, je n´ai pas à l´esprit tant d´expressions que cela liées à l´hiver – sans compter que je viens de laisser passer deux semaines entre le début de cet article et maintenant. « Blanc comme neige » semble évident mais il ne faut pas confondre ce blanc – « pureté » avec la pâleur maladive qu´on retrouve dans l´expression « il est blanc comme un cachet d´aspirine » par exemple.

Film "Blanc comme neige"

Film « Blanc comme neige »

Il y a aussi quelques dictons et proverbes : « Chaque chose a son temps, en hiver comme au printemps » ou « Mauvaise herbe croît toujours même en hiver ». En somme, le froid, le givre et la neige ne découragent pas les mauvaises pousses de croître. Mais les spécialistes dans le domaine des proverbes et des expressions liées à l´hiver sont nos cousins québécois, ce qui nous montre bien que la réalité et les circonstances façonnent notre façon de parler ; avec les longs hivers rudes et blancs qu´ils traversent chaque année, les Québécois ont toute une panoplie de dictons et expressions liées à la neige ; ma préférence va à celle-ci : « J´ai déjà vu neiger » = j´ai de l´expérience ! Je vous laisse découvrir ces savoureuses expressions sur ce site (qui traduit du français au français !) et si vous partez outre-atlantique, vous serez parés pour ce choc thermique et culturel 😉

Bon, ce n´est pas le tout mais je dois encore dégivrer mes neurones, moi…Je vous laisse en compagnie de Salvatore Adamo et sa fameuse chanson « Tombe la neige » (cliquez sur l´album pour accéder au clip), c´est kitsch et c´est de circonstance !!!

 

Album d´Adamo

Album d´Adamo

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Des fringues, des fripes et des frocs…

blog-fildelene-troc-des-fringues

Voilà, la neige est arrivée dans les Pyrénées ! (celui qui me lit depuis Rio de Janeiro rigole doucement, je l´entends d´ici…). Noël approche, il faut mettre une petite laine (= sortir ses pulls, se couvrir), des gants, des écharpes et des bonnets, voire des cache-nez, pour ne pas attraper froid. Bref c´est l´occasion d´un post sur  les fringues (fam) = les vêtements, et de sortir de ma « grève par le zèle » (ça s´est éternisé vous avez remarqué ?). Ça tombe bien, on est en plein dedans (les fringues, pas la grève) avec les 2ème années et mon amie Mélanie – qui doit aussi plancher là-dessus avec ses étudiants – me demandait si FrancofiLs avait déjà abordé le sujet. Et bien non en fait, à part une allusion sur les formules de fin d´année où apparaît l´expression se mettre sur son 31 = s´habiller chic pour une soirée dans cet article (où vous pourrez découvrir pourquoi « 31 » ? https://francofils.wordpress.com/tag/formules-2/). Bon mais il y a de quoi faire sur le sujet donc  voici quelques pistes avec comme entrées : un proverbe, les registres, quelques anglicismes et enfin les expressions :

 * Commençons par un proverbe qui guidera tout le reste :

                                                               L´habit ne fait pas le moine

 = Il ne faut pas se fier aux apparences.

*Et puis, les registres pour voir comment parler de ces morceaux de tissus qu´on doit se mettre chaque matin afin de ne pas sortir dans la rue nu comme un vers :

nu-comme-un-vers-dide-midilibre

1. registre soutenu :

« Voici vos effets, madame Saperlipopette. Vos souliers sont esquintés »

2. Registre standard :

« Voici vos vêtements / vos habits, Madame. Vos chaussures sont abîmées »

3. Registre familier :

V´là vos fringues / vos fripes / vos sapes, m´dam. Vos pompes/grolles/godasses sont destroy ! »

Dans le registre familier, on a aussi  « un fute » ou « un froc »  pour le pantalon, ce dernier se déclinant en locutions verbales du type « prendre ou quitter le froc » (=prendre ou quitter l´habit monacal) ou plus simplement le verbe « se défroquer »  (=enlever son pantalon) mais ne vous aventurez pas à lui enlever son préfixe à ce froc-là pour inventer l´expression « je me froque » par exemple, car jusqu´à présent on n´a jamais entendu cette version-là (mais dans la langue, tout arrive !). Le mot « costume », lui, peut être affublé du suffixe « ard » pour se transformer en « costard » (ex : « il faut bien se saper ce soir, c´est soirée costard-cravate ! »).

* Pour les anglicismes, on est servis : je ne comprends d´ailleurs pas pourquoi le français a adopté tant de mots anglais pour parler fripes (t-shirt, pull, top, baskets, sweat etc), à croire qu´on n´avait rien à se mettre sur le dos  de production locale !!! (ça casse le mythe de France = la mode !). Voici un petit clin d´oeil humoristique à une fashion victim écolo :

fashion-victim

* Du côté des expressions maintenant, une petite sélection :

ChapeauBas

– chapeau bas / tirer son chapeau à qqn = le féliciter, lui marquer son admiration.

– se prendre une veste = subir un échec, en particulier dans le domaine de la séduction.

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Un coureur de jupons (= Don Juan, séducteur forcené) doit parfois se prendre des vestes mais cela ne le décourage pas !

faire la manche = mendier.  / « retrousser ses manches » = se mettre au travail.

se faire tailler un short ou tailler un short à quelqu´un = passer en voiture si près d´une personne qu´on lui coupe presque une partie de son pantalon. Par extension, porter atteinte à l´intégrité physique de quelqu´un.

– c´est sa femme qui porte la culotte = c´est la femme qui prend les décisions, a un rôle autoritaire/dominateur dans le couple. Voici une expression intéressante à la fois au niveau de la langue et de la culture. En effet, culturellement elle est assez significative : apparue au XVIIIème siècle, elle est fondée sur le schéma traditionnel en vigueur à cette époque où l´homme devait être le seul détenteur de l´autorité et la femme n´avait qu´à obéir. Que sa femme porte la culotte était donc une inversion des rôles portant atteinte à la domination masculine. Au niveau de la langue, cela nous rappelle que la « culotte » désignait à l´origine le pantalon (pensons aux sans-culottes de la Révolution) : depuis, cette « culotte »-là n´est plus en usage (ou alors elle s´est fait sacrément taillé un short !) et désigne le sous-vêtement…féminin ! Donc oui, ce sont bien les femmes qui portent la (petite) culotte aujourd´hui – au sens littéral en tout cas – ce qui est peut-être un signe que la société évolue au pas de la langue 😉

Allez ça suffit pour aujourd´hui, vous êtes exténués et moi aussi, je prends mes cliques et mes claques (=prendre ses affaires, ses vêtements) et je vais m´en jeter un derrière la cravate ! (=aller boire un verre), ah bah oui que voulez-vous, la neige, le froid, les hivers rudes des montagnes, il faut bien se réchauffer !!!

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Faux-amis de l´été : l´ombre et la mascotte

la mascotte d´une classe (Ficelle)

la mascotte d´une classe (Ficelle)

L´autre jour, je suis tombée dans le piège d´un faux-ami, sans comprendre immédiatement la gaffe* que je faisais. Dans un cours de première année, j´avais une toute jeune étudiante de 13 ans, la plus jeune du groupe, adorable, vive, rigolote mais qui s´entêtait à parler en catalan et oubliait souvent que les jeux qu´on faisait avaient pour principal but de pratiquer le français. Je la taquinais un peu et comme les autres étudiants s´amusaient aussi de ses réactions, je me suis exclamée un moment : « Ah mais A… c´est un peu notre mascotte, la mascotte du groupe ! ». J´ai vu des regards étonnés, des exclamations, quelqu´un qui répétait « La mascota ! », l´air de dire « Se pasa un poco la profe ! ». Sur le moment, concentrée sur la prochaine activité du cours, je n´ai pas du tout réalisé que je créais un malentendu à partir de ce mot. La « mascotte » en français est un être ou un objet considéré comme portant bonheur, quelqu´un qui représente et lie le groupe, en est un emblème sympathique, attachant. C´est un terme très positif. Mais en espagnol, « la mascota » désigne l´animal domestique que l´on a chez soi (le chien, le chat, le hamster…) et malgré toute l´affection qu´on peut lui porter, ce n´est pas forcément flatteur d´attribuer ce mot à une personne ! Bref, voici un exemple typique de malentendu interculturel quand un mot très ressemblant (un faux-ami donc) est interprété de façon diamétralement opposé dans une langue et dans une autre.

mascotas - animaux domestiques

mascotas – animaux domestiques

Donc, que ceci soit dit ici : chère A…, je ne disais pas que tu étais notre petit animal de classe mais son symbole le plus affectueux et attachant ! Il y a cependant une autre dimension dans cette anecdote, qui est contenue dans ce proverbe : « Qui aime bien châtie bien » = c´est une preuve d´affection quand on se moque de quelqu´un ou qu´on est un peu dur avec lui, quand on fait remarquer ses défauts. Ce proverbe est assez révélateur d´un comportement typiquement français : quand on aime bien quelqu´un, au lieu de le flatter, on le taquine !

 

La deuxième anecdote me vient de mon père, en visite ce week-end et qui m´a rappelé cette histoire de jeunesse qui fait toujours beaucoup rire la famille. Quand il était jeune, il avait visité l´Espagne avec un groupe de copains en voiture et, arrivés dans une ville andalouse, ils cherchaient une place de parking à l´ombre. Un de ses amis, le moins timide du groupe, était allé à la rencontre d´un autochtone pour lui poser la question dans son castillan de survie. Il n´avait pas compris pourquoi l´Espagnol était parti en courant quand il lui avait demandé très innocemment : « Donde hay un lugar con « ombre » para toda la tarde ? » Évidemment, le copain de mon père pensait que « ombre » était l´équivalent de l´ombre en français (« la sombra ») et ne ressemblerait pas à « homme » (« hombre ») en espagnol ! D´où le malentendu et la fuite de l´interlocuteur andalou, effrayé par sa rencontre avec ces drôles de Français pervers !!!

ombres sur les dunes - photo B. Chevalier

ombres sur les dunes – photo B. Chevalier

Moralité de ces histoires par ce « dicton » : Il faut toujours tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler.

Et j´ajouterai : quand on parle en langue étrangère, peut-être faut-il même la tourner 14 fois !!!

Note :

* une gaffe = une maladresse. Faire une gaffe = dire quelque chose de façon maladroite en méconnaissant ou oubliant une situation.

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Le test des proverbes de Gina

Dans un extrait du Fabuleux destin d´Amélie Poulain, Gina – la collègue d´Amélie – « teste » le niveau de connaissance de l´amoureux secret de son amie (Nino Quincampoix) sur les proverbes français pour voir si c´est quelqu´un de bien. Amusez-vous à les réviser avec lui ! Comme Nino est très fort et répond immédiatement, je vous livre ici le test de Gina avant que vous n´écoutiez le dialogue. Essayez de compléter ces proverbes :

Qu´est-ce que ne fait pas une hirondelle ? ………………………………..

Et l´habit ? ………………………..

A bon chat…

Petit à petit…

Pierre qui roule…

Qui vole un œuf…

Cœur qui soupire…

Vérifiez maintenant vos hypothèses (les explications des proverbes seront données prochainement) :

Gina conclue : « Dans ma famille on dit que celui qui connait bien ses proverbes ne peut pas être complètement mauvais ».

Alors, test réussi ou à refaire ? 😉

* Le Fabuleux destin d´Amélie Poulain, de Jean-Pierre Jeunet, France, 2001.

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Aide-toi et le ciel t´aidera

Cette fois un proverbe. Je pense qu´il est assez limpide mais si on le reformule, cela pourrait donner : il faut tenter toutes les voies possibles soi-même et fournir tous les efforts dont on est capable avant d´en appeler aux divinités (me voilà polythéiste… À Dieu tout simplement pour les croyants !). Alors, une fois que tout ce qui est entre nos mains a été tenté et accompli, on peut s´en remettre, éventuellement, à la Providence…Car d´une certaine manière, le proverbe incite à l´effort et à la volonté personnelle mais insinue que dans certaines circonstances, un petit coup de pouce de Dieu-le-père n´est pas non plus à négliger.

Film de François Dupeyron, 2008

Film de François Dupeyron, 2008

En fait, j´avais commencé la semaine dernière un article qui n´avait rien à voir, revenant sur les registres de langue et les traductions litérales autour d´une expression espagnole qui m´amuse beaucoup : « Me importa un bledo ». Mais voilà, en ce moment, ce n´est pas à propos car tout m´importe au contraire, et c´est plutôt de ce proverbe qui me vient en tête et dont j´ai besoin.

Mais ne vous inquiétez pas, l´autre article verra le jour bientôt…J´ai tardé un peu j´avoue mais ne croyez pas que j´ai fait l´école buissonnière, loin de là ! Clouée sur une chaise 6 heures d´affilée à corriger des Delf, préparant les cours intensifs, retouchant des textes, bref ce n´est pas parce que je vous laissais page blanche que les mots ne noircissaient ma tête…Bon, de toutes façons, vous n´avez rien à dire, vous n´avez pas fait vos devoirs concernant le pain 😉 À bientôt !

*Faire l´école buissonnière = ne pas aller à l´école (volontairement), « sécher les cours » en langage familier. Ici, ne pas avoir publié d´article sur cette page la semaine dernière, gloups !

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Votre cadavre est exquis !

affiche du collectif Rhubarbus

affiche du collectif Rhubarbus

Le voici le voilà, votre cadavre exquis, enfin sur la toile après avoir subi les méandres informatiques, les embouteillages de mails et les fameuses pannes de « la page blanche » ! Pour ceux qui se demanderaient encore « mais qu´est-ce que c´est que ça ? », reportez-vous au jeu lancé il y a des plombes déjà (= très longtemps !) dans l´article « À vos plumes ». Pour tous les autres : vous ne comprenez rien ? Vous vous dites : mais ce texte n´a ni queue ni tête ! (=aucun sens). C´est normal ! Ça veut dire que c´est réussi, c´est ultra surréaliste et oulipien à souhait !!!

Encore merci aux participants qui ont tous joué le jeu de la contrainte avec l´expression à placer. Je les cite : 1ère phrase imposée (moi) et ensuite le texte a été tissé par Ivan, Meritxell, Anna, Mireia, Pepi, Eulalia, Susana, Beatriu, Salva, et finalement Olga par procuration !

 Sans plus attendre, votre oeuvre collective :

“Lorsque Maïa et Léopold se sont rencontrés pour la première fois, Maïa s´était levée du pied gauche. Léopold, lui, avait comme d´habitude la tête dans les nuages

Maïa était laide comme un singe, Leopold l’était comme un pou. En ce temps-là, tout le monde leur disait « chaque torchon trouve sa guenille« .

Mais Maia pensait encore à la veille, au moment où son ancien copain avait coupé les ponts avec elle. Elle avait décidé de ne plus y penser. Pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de se mettre martel en tête…

Mais elle savait que l’argent ne faisait pas le bonheur…  même si Léopold savait mener sa barque, « il pouvait bien l’acheter car tout vient à point à qui sait attendre! » pensait Pierre chaque matin quand il la voyait dans le Café Emma en lisant le journal et en prenant un café chaud. Quand est-ce qu’il sera capable de surmonter sa timidité? Il n’oserait jamais lui dire, pourtant il se consolait en réfléchissant que « L’amour fait passer le temps, et le temps fait passer l’amour« .

Pourtant, la couturière aux yeux bleus n’eût pas attendre longtemps afin de rencontrer quelqu’un d’autre puisque une belle fille et méchante robe trouvent toujours qui l’accroche.

Elle marchait avec l’air hautain, elle se sentait très bien, elle pensait qu’elle avait été superbe, mais elle ne devrait pas oublier que faire attention n’empêche pas le malheur d’arriver…Énervée par Leopold, Maia se recula et monta sur ses grands chevaux.

Elle pouvait pas croire qu’il venait de mettre tellement les pieds dans le plat!

Eh bien si ! Toute leur histoire se baserait désormais sur ce premier malentendu. Ils avaient du pain sur la planche pour redresser la situation ! Il nous faudra d´ailleurs du temps pour comprendre ce qui s´est passé entre eux deux, et les autres…Mais croyez-moi bien, depuis leur première rencontre, beaucoup d´eau a coulé sous les ponts… »

Magnifique, non ?

Des réactions ? Besoin d´éclaircir une ou deux expressions ou proverbes inconnus ? Laissez vos commentaires ! (je préviens : cela ne vous aidera pas forcèment à mieux saisir le sens « global » du texte…mais au moins vous aurez enrichi votre panier d´expressions 😉 ! )

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Qui vole un oeuf…

En ce temps pascal où nos coutumes françaises nous amènent  à cacher des oeufs en chocolat dans le jardin pour que les enfants les trouvent (et les mangent) – pour les plus païens…les chrétiens eux peignent de beaux vrais oeufs !, je réfléchis à quelques expressions et proverbes avec le mot « oeufs ». La première qui me vient à l´esprit est celle-ci : « Qui vole un oeuf, vole un boeuf »= quand on commence à commettre un petit délit ou crime (voler un oeuf de poule), on peut vite en commettre un autre, plus important (le boeuf, carrément). Bref, il est facile de tomber dans la délinquance.

dessin Cidö

dessin Cidö

Peut-être que ce proverbe me vient à l´esprit à cause des innombrables mails que je reçois depuis à peu près un mois des candidats à la présidentielle : le premier message que j´ai reçu (de « Nicolas »…) m´a beaucoup surprise (tiens ils envoient des mails maintenant les présidents ?) mais la cerise sur le gâteau ça a été après 10 jours de voyage sans ordinateur ni internet lorsque je ré-ouvre ma boîte mail et découvre un mélange explosif de messages personnels, professionels et « présidentiels » (François Hollande, Bayrou sont les plus fidèles correspondants, Sarko lui frôle carrément le harcèlement ; par contre je n´ai rien reçu d´Eva Joly ni de Jean-Luc Mélenchon, l´une occupée malheureusement à dégringoler dans les escaliers d´un cinéma, l´autre à donner des meetings à Toulouse !), bref cette campagne ultra communicative des e-candidats (les plus branchés s´adressent en effet à leur « chers e-compatriotes »), qu´on le veuille ou non, me fait penser au proverbe « Qui vole un oeuf, vole un boeuf ». Tout ce détour pour dire quoi ? Que je me méfie beaucoup des hommes politiques et de leurs petits (ou grands) larcins. La corruption ne consistant pas uniquement pour moi à détourner des fonds publics ou verser des pots de vin (= verser illégalement une somme d´argent) mais à trahir quotidiennement la confiance et la liberté de ses concitoyens (et autres e-compatriotes) d´une manière ou d´une autre, à droite, à gauche, au centre… Donc, bref, ils peuvent toujours m´écrire, je jouirai quant à moi d´un des principaux droits du lecteur érigés par Pennac : le droit de ne pas lire …;-)

Après cette petite parenthèse électorale, revenons à nos oeufs (prononcez bien « z´oe » = « z´eu » avec la liaison : oeuf au singulier(/oef/ on entend le « f » final – des oeufs /oe/ on ne prononce pas le « f ») : voici un deuxième proverbe : « On ne fait pas d´omelette sans casser des oeufs » = il faut accepter de faire quelques sacrifices pour pouvoir arriver à ses fins et obtenir quelque chose. Je vous laisse méditer ce proverbe tranquillement…

Du côté des expressions, on a bien-sûr « marcher sur des oeufs », assez transparent pour les hispanophones (=agir avec une grande prudence), « mettre tous ses oeufs dans le même panier » (=placer tous ses espoirs dans une même opération, une même affaire ») et, en tombant dans un registre plus familier « Va te faire cuire un oeuf ! » = Laisse-moi tranquille, va voir ailleurs si j´y suis ! Il me semble qu´en espagnol, l´expression équivalente propose quant à elle d´aller se faire frire des asperges…n´est-ce-pas ?

marcher sur des oeufs, école Taché

marcher sur des oeufs, école Taché

Une question me taraude : vous pensez que je peux répondre aux mails de mes chers e-candidats à la présidence de la République Française avec l´une de ces expressions….??? Si oui, laquelle ?

Allez, pour vous mes chers e-lecteurs et bloggeurs, une dernière formule : « Joyeuses Pâques ! » et délicieuse dégustation d´oeufs en chocolat !

image sur le blog De bric et de broc

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Deux autres amis peu fiables…

Crets-de-Champel, Genève, photo sur le blog du chat hong-kongais Kojak !Pendant que vous continuez à tisser votre texte (j´ai sous-estimé les besoins logistiques en comptant 2 semaines, ça sera plutôt 3 ou 4, qu´importe ! Vous savez bien que  Tout vient à point à qui sait attendre*, n´est-ce-pas ?), bref pendant ce temps-là, je vais vous parler de deux autres faux-amis que l´on rencontre souvent chez les locuteurs hispanophones : espérer et communiquer.

Espérer : « Espère moi !» ou « j´espère le bus ! » sont des phrases grammaticalement correctes, dotées d´une pointe de poésie mais qui sont surprenantes en français. En réalité, dans un usage plus ancien du français, « espérer » pouvait effectivement avoir le sens « d´attente ». Mais à présent il est plus directement lié à l´espoir , au fait de compter sur la réalisation d´un fait ou d´un événement (positif et favorable) que l´on souhaite.  « J´espère que j´aurai ce poste », « J´espère que tu pourras venir à ma fête » etc. Dans les contextes cités précédemment, il faudrait donc dire « Attends moi ! » ou « j´attends le bus ».

Il attend le bus….et espère que sa fiancée en descendra pour le rejoindre !

Ben

 Communiquer : XXIème siècle, ère de la société de l´information et de la communication… Le verbe « communiquer » existe bel et bien et décrit une réalité fort présente : on communique par téléphone, via internet, réseaux sociaux, mails…voire télépathie pour les plus ésotériques ! Il y a même dans les entreprises et les sphères politiques des « chargés de com » : entendez de communication. Il y a des écoles de commerce et des écoles de com (communication toujours : vous voyez on abrège et comme ça, ça ressemble à une adresse internet www.*=$#€&.com ! ) Donc où est le problème ? Le dérapage vient quand vous parlez des villes. Ex : Granollers est une ville très bien communiquée : il y a des bus, des trains etc. Non, dans ce cas ça ne marche pas. Imaginez le dialogue : « Allô Granollers ? ici Barcelone.  Je vous envoie un train à 9h48 et un bus à 10h23, ça vous convient ? Bon, il faudra annoncer des retards car aujourd´hui y´a grève mais ne vous inquiétez pas vous resterez bien communiqués ». Non ! non non non, c´est très joli mais ça ne se dit pas du tout. Oubliez donc la communication pour les transports (même s´ils disposent de hauts parleurs et diffusent des messages – en général catastrophiques, ni le bus ni le train ni l´avion n´ont encore de bouche et ne parlent !). ll faudra donc apprendre ce nouveau mot et dire : « Granollers est bien desservie. Il y a un bon réseau de routes, de trains, de bus »…desservir = assurer un service de communication. Le nom, peu usité, serait « la desserte ». À ne pas confondre avec le dessert, attention (oups, je vais semer la confusion avec ce genre de remarque !). Pensez qu´on emploie surtout l´adjectif : un village mal desservi, une ville bien desservie…

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espère de tout cœur que cette petite communication vous sera utile ! Remettez ces deux amis ambigus dans leur contexte  et tout se passera bien ; je vous laisse avec une dernière image pour bien fixer le verbe « attendre » 😉

* Tout vient à point à qui sait attendre : proverbe. Il faut être patient et tout arrive au moment opportun !

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